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Une faculté trop civiliste?

Auteur·e·s

Jérôme Coderre

Publié le :

25 mai 2021

Nombre d’entre vous ont critiqué le manque de diversité des cours offerts à la Faculté en 2021-2022. Avec raison. « Manque de cours qui font penser », « plusieurs cours intéressants des blocs C et D ne sont pas offerts », « les options se font trop rares », pour ne citer que quelques-un·e·s d’entre vous. Peu importe la cause, l’absence de plusieurs cours met en exergue une réalité plus large : la nette préférence de la Faculté pour le droit civil.

Intentionnel ou non, le constat demeure le même : le décanat tolère bien plus l’absence d’un cours de philo que d’un cours de sûretés.

Philosophie du droit, théories du droit, féminismes, femmes et droit international, droit et politiques publiques de la jeunesse : voici quelques-uns des cours qui ne se trouvaient pas sur le Centre étudiant au moment de l’ouverture de la période d’inscription. Pour une faculté de droit qui se dit la « plus grande au Canada», c’est décevant et regrettable.


Les cours du bloc E - Droit civil, eux, sont tous au rendez-vous, comme toujours. Intentionnel ou non, le constat demeure le même : le décanat tolère bien plus l’absence d’un cours de philo que d’un cours de sûretés. Paradoxalement, on nous répète sans cesse qu’un·e bon·ne juriste est celui ou celle dont les horizons intellectuels seront les plus vastes. Visiblement, l’an prochain, cet apprentissage devra se faire à l’extérieur des salles de cours. John Stuart Mill disait qu’au terme de leur parcours universitaire, « [les étudiant·e·s] doivent emporter avec eux non pas la connaissance du spécialiste, mais ce qui est nécessaire pour guider l’usage du savoir professionnel, pour éclairer les aspects techniques de leurs propres activités, à la lumière d’une culture générale ». Voilà probablement le plus beau témoignage de l’importance de former des penseur·euse·s, non pas seulement des technicien·ne·s.


Et ces penseur·euse·s, la Faculté en a eu plein dans son histoire. Les Jean Beetz, Louise Arbour, Michel Bastarache et Pierre Elliot Trudeau ont tou·te·s brillamment obtenu leur place sur le mur des célébrités non pas uniquement par leur connaissance approfondie du droit, mais aussi par leur grand sens civique.


Interrogé par le Pigeon sur les raisons expliquant l’absence de ces cours, Patrik Maheux, adjoint au vice-doyen au développement et à la qualité des programmes, répond que cela est principalement dû à la décision de certain·e·s professeur·e·s habitué·e·s à donner ces cours de ne pas les donner à nouveau l’an prochain.


Compréhensible, mais les étudiant·e·s sont en droit de s’attendre à plus de démarches de leur faculté pour remplacer ces professeur·e·s. Tout autant qu’ils et elles sont en droit de s’attendre à ce que la grille de cours soit constamment repensée, améliorée, bonifiée.


M. Maheux répond aussi que la prédominance des cours de droit civil dans le cursus tient au grand intérêt des étudiant·e·s pour ces cours. Certes, mais serait-il possible de croire que cela tient plutôt au fait que les étudiant·e·s se tournent vers ces cours, faute de mieux?


Au bureau de la doyenne, on nous promet une réforme en profondeur de la grille de cours. Tant mieux. Les résultats du sondage mené par le Pigeon sont clairs : les étudiant·e·s veulent une grille de cours mieux garnie, représentative de la diversité des profils et des avenues du droit.


Pour l’instant, les options se font bien minces. M. Maheux propose notamment aux étudiant·e·s intéressé·e·s par le droit social de se tourner vers l’UQAM pour aller y faire certains cours, qui seront ensuite crédités. Heureux sera le jour où la Faculté de droit de l’Université de Montréal pourra elle aussi se targuer d’être experte dans ce domaine, comme dans tous les autres.


Plus de cours en personne que prévu à l’automne?


L’équipe du Pigeon s’est aussi renseignée sur les raisons expliquant le nombre important de cours en ligne prévus à l’automne, malgré l’amélioration de la situation sanitaire et l’accélération de la campagne de vaccination.


La direction répond qu’elle a été contrainte d’offrir près de 40% des cours de la session d’automne en ligne en raison des directives de la santé publique québécoise et des décisions de l’Université de Montréal.


Toutefois, on nous assure que tous les efforts seront déployés pour faire augmenter le nombre de cours en classe à l’automne, « quitte à travailler jour et nuit, la fin de semaine s’il le faut », pour réaménager la grille horaire.


Avec les récentes annonces gouvernementales et le désir fort du gouvernement du Québec que les universitaires québécois·e·s reviennent en classe à l’automne, la pression se tourne maintenant vers la direction de notre faculté pour emboiter le pas et permettre aux étudiant·e·s un retour rapide à la vie facultaire normale.


Le Centre étudiant, toujours aussi malaimé


Comme toujours, la pluie de critiques s’est abattue sur le Centre étudiant. « Site web surchargé », « fluidité lamentable », « très lent », sont parmi les commentaires recueillis.


Consciente du problème, la direction est néanmoins tributaire du site internet qu’offre la Faculté. Elle assure mettre de la pression pour que celui-ci soit optimisé.


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