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Tu vas voir, ça en vaut la peine

Auteur·e·s

Adam Wrzesien

Publié le :

1 septembre 2020

T’arrives du cégep, ou bien t’arrives d’un autre programme.


Bon, t’arrives de chez vous, dans le fond, parce que ça fait depuis le 13 mars que tu n’as pas mis les pieds dans une école. Et si, comme moi, tu viens d’en dehors de l’Île, ça fait peut-être même un bon bout de temps que tu n’as pas foulé le sol montréalais. Ça va te faire du bien.


Peut-être que t’arrives par le Sud, les yeux rivés sur le scintillement du centre-ville — duquel Champlain t’offre la meilleure image. Peut-être que t’arrives par le Nord, avec vue sur le versant pieux du Mont-Royal, l’Oratoire en vedette… Peut-être que t’es déjà à côté, parce que tu vis à Outremont. Mais quand tu vas voir la Montagne, et à plus forte raison, quand tu vas voir la bâtisse, tu vas être fébrile-stressé-content-pas sûr-enthousiaste-anxieux-heureux. Dans tous les cas, si t’es en voiture et tu comptes te stationner sur Jean-Brillant, la Mairesse t’a laissé une surprise. Je suis un cycliste insatiable, mais quand j’y suis allé l’autre jour, j’étais en char. Je te préviens, pour t’éviter les sacres.


Rentrer à l’université, revenir à Montréal — deux choses, avec tout ce qui se passe, que tu risques de ne pas faire très souvent après ta soirée d’accueil. En fait, c’est pour ça que je veux te parler. En gros, je ne te connais pas, mais j’ai peur que tu partes.


Parce que tu ne viens pas de t’embarquer dans n’importe quoi. La Faculté de droit de l’UdeM, c’est loin d’être des vacances, et c’est encore plus loin d’être une relation à bas coût d’entretien. Tu dois avoir vu des tonnes de memes montrant des étudiants en droit incapables de rester cinq secondes sans parler de leurs études, du droit, et du fait qu’ils sont étudiants en droit. Tu vas voir — c’est assez vrai. Pas que tu vas devenir excessivement vantard, mais plutôt, ces études vont prendre une place énorme dans ta vie — certainement plus que tu l’imagines maintenant.


C’est que la charge de travail est énorme, mais elle est gérable, à condition de se tremper le corps complet dans la piscine juridique. Pour nous, qui étions à ta place il y a un an, c’était facile, de plonger dedans, de faire du droit, d’avoir des amis de droit, de parler droit, de penser droit, de vivre droit. La vie sociale pétillante de la Faculté rendait le tout ultra-naturel, et ce, du matin où je suis rentré titubant dans un cours d’Intro après la tournée des bars, n’ayant eu de repos qu’une sieste dans un Tim Hortons, jusqu’aux nombreuses soirées d’étude de groupe à la bibliothèque — en passant par toutes les conversations juridico-politiques dans les amphithéâtres et les corridors, avec professeurs et amis.

Le début de mon expérience universitaire a changé ma vie, et le fait que tu ne puisses pas vivre la même chose fait mal à mon cœur de grand-frère.

Cette vie socio-académique, je n’ai pas eu à aller la chercher. Elle est venue à moi. Or, autant que je connaisse les efforts remarquables de notre association étudiante pour la faire venir à toi malgré les circonstances exceptionnelles de ta rentrée, j’ai peur qu’elle ne se rende pas à toi. J’ai peur que tu te dises : « bon, je vais devoir rester chez moi anyway, pas la peine de virer fou, je vais juste lire-écouter-étudier ce que je dois, pis ciao bye on se revoit à l’examen ».


Comprends-moi, ça peut marcher, peut-être que tu marches de même, mais si t’es comme moi, tu étais capable de marcher de même… avant. Pas avec le droit. Si cette vie socio-académique dont je te parle n’était pas venue à moi, je ne serais pas allé la chercher, et j’aurais frappé un mur. Parce qu’à moins que les numéros d’articles soient vraiment ta passion dans la vie, les notes seules ne pourront pas justifier tous les efforts que tu vas mettre dans ce programme. Le stress, les lectures soporifiques, le manque de sommeil, les surdoses de café… aucun chiffre ni aucune lettre ne peuvent donner un réel sens à ça. Ce qui les justifie pour moi, ce sont, entre autres, les amitiés hyper-profondes que j’ai fondées tout au long de ma première année — notamment pendant la première session, dans laquelle t’es en train de te lancer.


Les circonstances de ta rentrée, je les trouve vraiment injustes. Le début de mon expérience universitaire a changé ma vie, et le fait que tu ne puisses pas vivre la même chose fait mal à mon cœur de grand-frère. Je veux juste te dire, en fait, que t’as tout à gagner en allant chercher cette vie facultaire. En allant de l’avant, en t’impliquant, en tissant des liens avec les gens de ta cohorte, tout comme avec les deuxième et troisième années. Je sais que je parle pour tous ceux qui appellent déjà la Faculté leur maison, et qui souhaitent si ardemment y retourner, quand je dis ceci : on est là pour toi, on a hâte de te voir, de prendre une bière avec toi, de jaser droit, politique, musique, sport, amitié, boisson, amour… alouette. Dès que possible, à l’université ou ailleurs.


Petite sœur, petit frère, on a hâte de te connaître, pis on veut que la Faculté de droit soit ta maison à toi aussi. Tu vas voir, ça en vaut la peine.


Peut-être que t’arrives par le Sud, les yeux rivés sur le scintillement du centre-ville — duquel Champlain t’offre la meilleure image. Peut-être que t’arrives par le Nord, avec vue sur le versant pieux du Mont-Royal, l’Oratoire en vedette… Peut-être que t’es déjà à côté, parce que tu vis à Outremont. Mais quand tu vas voir la Montagne, et à plus forte raison, quand tu vas voir la bâtisse, tu vas être fébrile-stressé-content-pas sûr-enthousiaste-anxieux-heureux. Dans tous les cas, si t’es en voiture et tu comptes te stationner sur Jean-Brillant, la Mairesse t’a laissé une surprise. Je suis un cycliste insatiable, mais quand j’y suis allé l’autre jour, j’étais en char. Je te préviens, pour t’éviter les sacres.


Rentrer à l’université, revenir à Montréal — deux choses, avec tout ce qui se passe, que tu risques de ne pas faire très souvent après ta soirée d’accueil. En fait, c’est pour ça que je veux te parler. En gros, je ne te connais pas, mais j’ai peur que tu partes.


Parce que tu ne viens pas de t’embarquer dans n’importe quoi. La Faculté de droit de l’UdeM, c’est loin d’être des vacances, et c’est encore plus loin d’être une relation à bas coût d’entretien. Tu dois avoir vu des tonnes de memes montrant des étudiants en droit incapables de rester cinq secondes sans parler de leurs études, du droit, et du fait qu’ils sont étudiants en droit. Tu vas voir — c’est assez vrai. Pas que tu vas devenir excessivement vantard, mais plutôt, ces études vont prendre une place énorme dans ta vie — certainement plus que tu l’imagines maintenant.


C’est que la charge de travail est énorme, mais elle est gérable, à condition de se tremper le corps complet dans la piscine juridique. Pour nous, qui étions à ta place il y a un an, c’était facile, de plonger dedans, de faire du droit, d’avoir des amis de droit, de parler droit, de penser droit, de vivre droit. La vie sociale pétillante de la Faculté rendait le tout ultra-naturel, et ce, du matin où je suis rentré titubant dans un cours d’Intro après la tournée des bars, n’ayant eu de repos qu’une sieste dans un Tim Hortons, jusqu’aux nombreuses soirées d’étude de groupe à la bibliothèque — en passant par toutes les conversations juridico-politiques dans les amphithéâtres et les corridors, avec professeurs et amis.


Cette vie socio-académique, je n’ai pas eu à aller la chercher. Elle est venue à moi. Or, autant que je connaisse les efforts remarquables de notre association étudiante pour la faire venir à toi malgré les circonstances exceptionnelles de ta rentrée, j’ai peur qu’elle ne se rende pas à toi. J’ai peur que tu te dises : « bon, je vais devoir rester chez moi anyway, pas la peine de virer fou, je vais juste lire-écouter-étudier ce que je dois, pis ciao bye on se revoit à l’examen ».


Comprends-moi, ça peut marcher, peut-être que tu marches de même, mais si t’es comme moi, tu étais capable de marcher de même… avant. Pas avec le droit. Si cette vie socio-académique dont je te parle n’était pas venue à moi, je ne serais pas allé la chercher, et j’aurais frappé un mur. Parce qu’à moins que les numéros d’articles soient vraiment ta passion dans la vie, les notes seules ne pourront pas justifier tous les efforts que tu vas mettre dans ce programme. Le stress, les lectures soporifiques, le manque de sommeil, les surdoses de café… aucun chiffre ni aucune lettre ne peuvent donner un réel sens à ça. Ce qui les justifie pour moi, ce sont, entre autres, les amitiés hyper-profondes que j’ai fondées tout au long de ma première année — notamment pendant la première session, dans laquelle t’es en train de te lancer.


Les circonstances de ta rentrée, je les trouve vraiment injustes. Le début de mon expérience universitaire a changé ma vie, et le fait que tu ne puisses pas vivre la même chose fait mal à mon cœur de grand-frère. Je veux juste te dire, en fait, que t’as tout à gagner en allant chercher cette vie facultaire. En allant de l’avant, en t’impliquant, en tissant des liens avec les gens de ta cohorte, tout comme avec les deuxième et troisième années. Je sais que je parle pour tous ceux qui appellent déjà la Faculté leur maison, et qui souhaitent si ardemment y retourner, quand je dis ceci : on est là pour toi, on a hâte de te voir, de prendre une bière avec toi, de jaser droit, politique, musique, sport, amitié, boisson, amour… alouette. Dès que possible, à l’université ou ailleurs.


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