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Test de Bechdel

Auteur·e·s

Marwa Sebbar

Publié le :

22 février 2023

Vivre pour mourir. Mourir pour vivre. Réfléchissez à ce que vous venez de lire, s’il vous plaît. Arrêtez. Maintenant, ressentez ce que vous venez de lire.


Vous n’y arrivez pas ? L’impact des limites, d’un cadre, de règles, du droit est intéressant. Pourquoi, mais surtout pourquoi pas n’est-ce pas?

Aimer, ça se définit par la manière dont on l’a été et par la manière dont on nous a demandé de le faire. Aimer, ça ne se définit donc pas. Les mots c’est beau, mais parfois ça ne suffit pas.

Quand j’aime, je souris. Je souris vraiment. De toutes mes dents. Comme si mon sourire devait atteindre le ciel et rejoindre mon Amour, cet Amour si diffus! Je souris souvent parce que je crois que j’aime souvent. Je peux et je veux tout aimer car tout peut être aimé. Couleurs, plats, hobbies, défauts, personnalités, même un C+, promis.


J’aime écrire. Et j’aime l’idée que les gens aiment me lire. Ou pas. Ne pas aimer, c’est aimer quand même. Ne pas aimer, c’est savoir qu’on aime autre chose. Si l’on n’aime pas me lire, c’est que l’on aime ne pas me lire, c’est que l’on préfère lire autre chose. Si l’on n’aime pas se soumettre, c’est qu’on aime avoir le pouvoir. Et puis d’abord, aimer ça veut dire quoi? Ressentir de l’affection, de l’amitié ou de la tendresse : c’est quoi l’affection? Je ne m’engagerais même pas sur le terrain ô complexe de l’amitié. Ok, alors peut-être être attiré⋅e par quelque chose ou quelqu’un : j’aime TOUT ce qui m’attire ? TOUT ce que je veux comprendre ? Pas sûre, d’après le livre sur la pédophilie posé sur ma table de chevet. Aimer, ça se définit par la manière dont on l’a été et par la manière dont on nous a demandé de le faire. Aimer, ça ne se définit donc pas. Les mots c’est beau, mais parfois ça ne suffit pas. Alors, pour la suite de l’article, je conseille d’accompagner la lecture de Femme-Lady, de Bibi Club.


Je veux décortiquer les relations humaines, une à une et apprendre, apprendre la multiplicité de schémas inconscients qui anime chacune de nos décisions. Je pourrais me demander pourquoi j’aime comprendre et apprendre plus que tout, mais je préfère le faire. J’aime le faire. Parce que me demander pourquoi j’aime ce que j’aime, c’est encore plus effrayant que me demander ce que j’aime. C’est comme lâcher prise et embrasser quelqu’un⋅e que je ne connaissais pas : si je réfléchis trop, je ne peux plus ressentir. Mon esprit et mon âme sont alors trop occupés pour se laisser frencher.


Quel plus fabuleux cabinet des curiosités que l’esprit humain. Mais se perdre en l’esprit de l’autre, qui le souhaite vraiment? De quoi avons-nous si peur qui justifie les jugements, préjugés et a priori dont nous sommes pleins? L’humain est selon moi profondément masochiste : on aime la stabilité autant qu’on se demande si on ne s’en lasserait pas. Et puis de toute manière, pourquoi se perdre en l’autre quand on ne veut déjà pas se perdre en soi? Il est plus simple de se conformer et d’accéder aux demandes d’un grand tout cosmique qui nous crie aux oreilles que ressentir de l’excitation physique pour les pieds est abjecte et répugnant, mais surtout une gangrène sociétale à éradiquer.


Accepter notre part animale, celle qui hurle nos fantasmes, celle qui fait de nous un être si joliment compliqué est un grand défi. Et quel plus grand défi encore que d’accepter celle de l’autre quand on n’ose même pas regarder la sienne dans les yeux, si tant est qu’elle en ait.


Ne pas aimer ne veut pas dire ne pas pouvoir comprendre. Ce qu’on est sûr⋅e de ne pas aimer est plus important que ce sur quoi nous n’avons pas d’avis. L’évolution humaine se trouve dans l’inconnu. Elle se trouve dans tout ce que je sais ne pas être moi. Et il existe des abysses même en nous et pour nous. Un miroir ne dit pas tout, une bouche et des mots non plus.


Le mot Amour est vaste et mélodieux, mais surtout horrifique. Toutes ces histoires de connexion aux autres, à soi et même à un soi qu’on ne connaît pas, c’est effrayant à en mourir. Parler de maladie d’Amour est un euphémisme.


Alors je vous le demande, et pour les personnes qui le préfèrent, je vous l'ordonne : ressentez plus que vous ne réfléchissez. Vous mourrez pour avoir vécu.

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