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Tendre l’oreille

Auteur·e·s

Noémi Brind’Amour-Knackstedt

Publié le :

1 novembre 2020

Exceptionnellement, je prends le temps de rédiger un avant-propos, un avertissement, un trigger warning, ou appelez les lignes subséquentes comme bon vous semble. Parce que, voyez-vous, pour reprendre le titre de l’article de Yuchen Ding, « j’ai peur de m’exprimer ». Avec raison, si l’on se fie aux actualités qui rongent notre société nord-américaine. Un ancien étudiant qualifiait même ce « débat » de dialogue de sourds. Et pourtant, même les personnes malentendantes auraient fait preuve d’une meilleure écoute.


Pour être honnête avec vous, entre le 15 octobre où une journaliste de La Presse révèle l’affaire Lieutenant-Duval dans l’article « L’étudiant a toujours raison » et aujourd’hui, le 31 octobre 18h43, mon opinion - que dis-je, ma réflexion - a plutôt bien évolué.


Les minutes suivant la lecture de cette chronique fortement biaisée, je me suis empressée de le partager à 12h38 auprès de mon conjoint en criant au scandale. Il s’agit, en effet, d’une atteinte à la liberté académique, s’exprimait une Noémi indignée et, précisons-le, dans le vif de l’émotion. Excusez-la un peu, la pauvre petite, elle était dépourvue de toute autre perspective, car on avait tu le point de vue des « oreilles sensibles » de ces « étudiants qui veulent la peau du prof ». La sélection des termes parle d’elle-même et pour elle-même. Toute personne qui écrit doit prendre conscience du poids des mots qu’elle emploie dans son œuvre.


Cinq jours plus tard, une seconde chronique intitulée « Je suis prof » attire mon regard, cette fois, outré. Une fois de plus, on dépeint madame Verushka Lieutenant-Duval, qui enseigne notamment le cours Arts and Genders, comme victime d’un « mot Voldemort qu’on ne prononce en aucune circonstance ». Puis, on réduit la voix de la minorité au très banal nom commun « étudiants », lequel suinte d’âgisme. Mais écoutez, il vaut mieux ne pas s’en formaliser. Car, chaque fois que nous, les étudiant.e.s, nous avons pris la parole et que nous avons marché ensemble pour dénoncer des situations comme l’urgence de la crise climatique ou bien encore pour manifester notre opposition à la hausse des frais de scolarité, les médias nous ont réservé un traitement différent. Effectivement, nous sommes constamment reçu.e.s non à titre d’égaux, mais en tant que « jeunes ». On nous félicite, certes. Or, notre voix demeure à l’abri sous le parapluie de la minorité, au sens propre comme au sens figuré. Attendez… Pardonnez mon erreur. Dans l’article « Je suis prof », l’autrice passe au moins une fois le micro à un étudiant. Et cette seule et unique fois conforte les idées préconçues de la majorité, celle-là même qui jouit d’une tribune à ciel ouvert.


J’ai donc peur également de me prononcer parce que je suis étudiante. Le syndrome de l’imposteur me frappe de plein fouet parce que nombre d’expert.e.s ont déjà statué sur la question. Parce que je ne suis pas noire. Parce que je ne suis pas professeure. Parce que je ne suis pas philosophe. Parce que je suis une étudiante.

Lorsqu’on joue avec un poignard, le risque de poignarder et d’être poignardé subsiste. Même si l’intention n’était de ne pas blesser quiconque, la plaie déjà présente peut s’ouvrir de nouveau et saigner abondamment.

Lettre d’opinion par-dessus lettre d’opinion se succèdent ; celle-ci, soit dit clairement en passant, n’y échappe pas. Pour appuyer ses convictions personnelles et sans doute professionnelles, on y cite la cheffe de l’opposition officielle du gouvernement provincial, l’écrivain renommé et reconnu ainsi que l’ancien enseignant et humoriste. Tous noir.e.s. Certains cyniques étiquettent ce comportement comme étant du tokénism, c’est-à-dire une pratique à laquelle un groupe a recours pour inclure des personnes dans le but de se targuer d’être inclusif et, ainsi, éviter les allégations de discrimination (1). Or, c’est assez réductible comme argument.


En fait, tout débat n’est ni complètement blanc, ni intégralement noir. Des myriades de nuances s’imposent.


Au sein même de la communauté noire, l’utilisation du mot-en-n est à des kilomètres du consensus. Toutefois, le lourd fardeau historique et le trauma auquel il est associé, lui, suscitent l’unanimité. Ce mot tire son origine de l’esclavage, je ne vous apprends rien du tout, de la ségrégation née de lois discriminatoires comme la législation de Jim Crow, du traitement inhumain réservé à nos confrères et à nos consœurs. Une ségrégation qui a longtemps sévi et qui continue de le faire encore de nos jours. Cette discrimination se reflète dans la brutalité policière, dans le profilage racial, dans les microagressions vécues au quotidien, dans la représentation dans toute forme de média et, aussi, dans la représentation à l’université. Les associations regroupant les étudiant.e.s noir.e.s ont une raison d’être.


Pensons à l’Association des étudiants noirs en droit de l’Université de Montréal (AENDUdeM). La Faculté de droit est une institution blanche prédominante autant dans le reflet de la communauté étudiante que dans la composition du corps professoral, énonce Katya Stella Assoé, la vice-présidente responsable des communications de l’asso. Il aura fallu une polémique entourant l’usage d’un mot pour que les gens révèlent leur vrai visage, celui qui ne revêt pas le masque du politically correct.


Pour Assoe qui a si souvent dénoncé l’enracinement du racisme dans l’antre de l’université et, par la même occasion, dans sa propre faculté, la joute intellectuelle composée de 224 commentaires dont le degré passif-agressif varie d’un à l’autre en est un bel exemple. Un exemple qui déçoit certainement. Dans ce débat, les arguments ont cédé leur place à des attaques personnelles. Dans ce débat, un professeur agrégé et auteur de doctrine a, notamment, recommandé aux étudiant.e.s « [d’aller] se coucher », ce à quoi une étudiante a répondu que « Hitler a aussi écrit un livre… Était-il pour autant une bonne figure à suivre ? » avant de l’inciter, lui aussi, à aller se reposer.


Depuis le tout début, plusieurs professeur.e.s et enseignant.e.s se sont uni.e.s pour proclamer que l’université est « un lieu de débats » (2) et dont la mission consiste à « nourrir la réflexion et à développer l’esprit critique » (3). J’ose imaginer que ces personnes hautement qualifié.e.s fronceraient les sourcils face à un tel échange.


Permettez-moi de faire usage, à bon escient je l’espère, de ma faculté critique que j’ai bel et bien acquise sur les bancs d’école. J’en profiterais également pour citer, comme il se doit, certains passages de la lettre d’opinion « Enseigner dans le champ miné de l’arbitraire » à laquelle, je rappelle, 594 professeur.e.s et enseignant.e.s ont adhéré.


Que l’on reproche la suspension expéditive d’une professeure dont le droit d’être entendue a été négligé, d’accord, c’est tout à fait légitime. Le recteur de l’Université d’Ottawa, Jacques Frémont, et le doyen de la Faculté des arts de cette université, Kevin Kee, ont indubitablement fait preuve de maladresse dans la manière dont ils ont affirmé leur position en faveur d’un milieu sans discrimination ainsi que du droit d’être traité avec dignité et respect. Serait-ce une réponse motivée par clientélisme ? Qui sait ?


Toutefois, qu’on se braque contre la réaction des étudiant.e.s et du doyen dans un discours ponctué de « censure » ou à coup de « liberté académique », vraiment ? Pour assurer le rôle de l’enseignement universitaire, les 594 signataires estiment qu’on ne doit surtout pas confondre « un acte d’agression et un acte de subversion ».

Lorsqu’on joue avec un poignard, le risque de poignarder et d’être poignardé subsiste. Même si l’intention n’était de ne pas blesser quiconque, la plaie déjà présente peut s’ouvrir de nouveau et saigner abondamment. Pour Le Devoir, la chroniqueuse Emilie Nicolas démontre cette allégorie avec brio dans sa vidéo et son article « Comment te faire confiance avec cette arme sans me fatiguer » (4).


En droit, on nomme la commission des gestes répréhensibles l’actus reus, tandis que l’intention correspond à la mens rea. Pour reprendre un exemple radical, cela n’empêche pas le meurtre d’être commis. On évaluera le degré de culpabilité selon la mens rea.


Bref, oui, un acte de subversion peut être une agression, même en l’absence d’intention.


« Oui, mais le contexte académique le justifiait », soutiennent certaines personnes, peu importe leur couleur de peau.


Pour enseigner la « resignification subversive » des mots, ce que faisait la professeure Verushka Lieutenant-Duval, encore faut-il pouvoir les mentionner.

- Près de 600 professeurs et enseignants


Bien. Contextualisons entre les quatre murs d’une salle de classe.


À mon avis, il y a eu une utilisation maladroite et peut-être insouciante du mot-en-n par la professeure Verushka Lieutenant-Duval, dont je ne remets aucunement en question la qualité de l’enseignement ou du syllabus, soyons clair.e.s à ce sujet.


Comme vous le savez probablement tous et toutes à l’heure qu’il est, Madame la professeure Lieutenant-Duval a voulu comparer le terme « queer » que la communauté LGBTQIA2+ s’est réapproprié au mot dont le sens péjoratif continue de prédominer.


Le sens positif du mot « queer » excède même les frontières du groupe LGBTQIA2+. Il suffit de se référer au succès monstre de la série Queer Eye (2018), récipiendaire de multiples prix.


À l’instar du mot-haine, le terme « queer », lui-même, ne fait pas non plus le consensus unanime auprès des membres LGBTQIA2+, révèle Gabriel•le Crovasce qui est vice-président•e d’AlterHéros. Pour la majorité, s’identifier comme queer consiste à porter une étiquette identitaire non-oppressive. Néanmoins, pour les personnes issues des générations auxquelles on lançait ce terme dans son sens initial, à savoir une insulte, il est compréhensible que ce mot continue de troubler, explique-t-iel.


À l’opposé, se dresse le mot tabou. Aux États-Unis, liberté académique ou pas, il est tout simplement inconcevable que celui-ci se dessine sur les lèvres d’une personne non-noire et, plus particulièrement, sur celles d’une personne caucasienne. La vision américaine accompagne la version anglophone du mot.


Cependant, cela ne signifie pas que la version française du mot perd en poids et qu’il faut conclure qu’il est moins grave de prononcer le terme, explique Vanessa Destiné, journaliste et collaboratrice pour Dans les médias, diffusée à Télé-Québec, dans un segment à Tout le monde en parle (5). Si on réduisait la portée du terme sous sa forme française, cela reviendrait à miner l’expérience vécue par les Noir.e.s ayant été assujetti.e.s à la traite de personnes dans les Antilles sous la colonisation française, conclut Destiné.


En l’espèce, dans le cours de Madame la professeure Lieutenant-Duval, il est question de l’utilisation anglophone du terme à des fins comparatives seulement pour expliquer, bien sûr, la théorie de la resignification subversive.


Et c’est à ce moment que le contexte, je souligne, joue une énième fois. Reprenons les paroles décrites dans la chronique « L’étudiant a toujours raison ».


[...] Il y a d’autres cas célèbres, a expliqué la prof à ses étudiants. Aux États-Unis, par exemple, la communauté noire s’est réapproprié l’insulte raciste n*gger.


Il y a eu une généralisation, alors que le contexte se prêtait plutôt à la spécificité et, inévitablement, à la nuance.


Entre enfin en scène l’illustre auteur Dany Laferrière, haïtien ayant fui la dictature duvaliériste et ayant choisi le Québec comme terre d’accueil. Son premier roman, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, se hisse au rang des classiques de la littérature québécoise.

Monsieur Laferrière incarne incontestablement la resignification subversive quant au fameux mot-en-n, et ce, dans la sphère artistique de surcroît.


Dans une entrevue diffusée dans Dessine-moi un dimanche, en parlant du mouvement artistique incluant le terme controversé, cet Académicien déclare que « ce qualificatif a tenté d’affaiblir ce qu’il tente de définir » (6).


Il cite notamment Léopold Sédar Senghor, premier président de la République du Sénégal et premier Africain à siéger à l’Académie française, ainsi que le polyvalent intellectuel Aimé Césaire. Senghor, Césaire et Léon-Gontran Damas, poète et politicien français, ont contribué à la création du courant littéraire et politique intitulé « négritude ». D’après le dictionnaire de l’Académie française, la négritude, un nom féminin, se définit comme un « ensemble de traits culturel, de valeurs spirituelles et morales, de modes de pensée et d’expression propres aux différents peuples noirs ; sentiment d’appartenance à la civilisation négro-africaine ».


Pour Césaire, la négritude représente un combat culturel pour l’émancipation (7). Voici d’ailleurs un extrait de l’œuvre poétique Cahier d’un retour au pays natal (1939) par Aimé Césaire, rédigé en réaction au projet colonial français d’assimilation culturelle :


« ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour

ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre

ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale »


Dans le recueil de poésie L’Étudiant noir, le poème « Ma négritude » de Senghor contient un vers très évocateur :


« Ma Négritude point n’est sommeil de la race mais soleil de l’âme »


Encore une fois, voilà des modèles accomplis de la resignification subversive ou tout simplement de la fierté d’être noir.e. Pouvons-nous inférer que Senghor, Césaire et Damas auraient probablement rétorqué « honoré de l’être, monsieur » à un raciste l’affligeant du mot-en-n, tel Laferrière ? Très probablement. Néanmoins, gardons à l’esprit qu’il existe un fossé entre des poètes noirs reconnus et la personne noire qui essaie de vivre son train-train quotidien.


Certain.e.s professeur.e.s et enseignant.e.s ont raison de dire que la lutte contre le racisme est compatible et complémentaire à la libre circulation des idées et des connaissances. Or, cet échange de savoir doit s’articuler de façon approfondie et ne pas se limiter à une parenthèse.


Au lieu d’insister sur la présentation de l’essai de Pierre Vallières comme parallèle entre l’histoire des Québécois.e.s et des Black Panthers, membres du mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine, les enseignant.e.s pourraient et devraient corriger le tir, suggère Webster, artiste hip-hop et conférencier (5). Cette œuvre dite incontournable et révolutionnaire ne mobilise que la partie prédominante des Québécois.e.s, négligeant ainsi l’existence et la présence des personnes autochtones et noires, rappelle Ricardo Lamour, artiste et entrepreneur social (5).


Dans une classe, la question de connaître l’audience à laquelle on s’adresse doit effleurer l’esprit. On ne s’adressera pas à un.e étudiant.e universitaire de la même façon qu’on apostrophe un.e élève du secondaire. En tout cas, je l’espère, considérant qu’un enseignant de l’école secondaire Henri-Bourassa a cru bon exposer son point de vue sur la liberté académique, notamment en traitant le président de la Ligue des Noirs de « cave » et répétant qu’il utilise le terme « Sauvage » dans ses cours depuis 25 ans (8).


Un rapport d’autorité, auquel se mêle parfois l’admiration, existe déjà entre un.e professeur.e et un.e étudiant.e. Ajoutez la variable raciale dans l’équation, complexifiée par les nouvelles, et vous obtiendrez un résultat fort dangereux, prévient une membre de l’AENDUdeM.


C’est le cas de le dire.


En somme, corrigez-moi si je me trompe, des professeur.e.s ont conclu que l’utilisation du mot-en-n par Madame Lieutenant-Duval ne devrait pas invoquer une réaction aussi violente de la part des étudiant.e.s. Parce que l’usage était dénué de toute mauvaise intention et réalisé dans un contexte académique.


Conséquemment, vous ne devriez pas vous sentir insulté.e. Parce que ce n’était pas une insulte. Parce que c’était nécessaire pour bien enseigner.


C’est ce qu’on appelle la hiérarchie du ressenti, s’exprime Webster à Tout le monde en parle. La majorité pose un regard arrogant et un brin condescendant sur ce que la minorité éprouve.


La déclaration du caucus des professeur.e.s et bibliothécaires Noir.e.s, Autochtones et Racisé.e.s de l’Université d’Ottawa aborde l’unité des professeur.e.s et autres adhérent.e.s sous l’angle de la solidarité blanche (9). Ce concept développé par la sociologue américaine Robin DiAngelo résulte de l’analyse des difficultés des personnes blanches à dénoncer les inégalités raciales implantées dans les institutions. Pour l’autrice de White Fragility : Why it’s so Hard for White People to Talk About Race, la solidarité blanche, une forme de contrôle racial, protège la « dominance blanche » (10). Autrement dit, pour reprendre les mots de la déclaration du caucus, il s’agit de « l’échec des personnes blanches à se tenir mutuellement responsables lorsqu’elles disent ou font quelque chose de problématique » (9). Notons que la thèse de DiAngelo fait, en revanche, l’objet de plusieurs critiques. Par exemple, on lui reproche d’envisager la communauté blanche comme homogène au lieu d’être hétérogène (10) et de parler des Noir.e.s avec condescendance au nom de leur dignité (11).


De hier à aujourd’hui, sous sa forme la plus ignoble, le mot-en-n cherche souvent à réduire un.e Noir.e à une forme de vie inférieure. À contenir un être humain dans une cage. Pour se soustraire à l’emprise de n’importe quel mot, cela requiert, entre autres, une très longue guérison, énormément d’amour et de confiance envers les autres, envers soi. Cependant, d’après mes échanges avec des membres de la communauté noire, lorsqu’on tente de s’en extirper, il y a toujours des obstacles qui matérialisent les barrières sociales. « On essaie de me rappeler d’où je viens, où est ma place, alors que j’ai exactement droit aux mêmes libertés que vous », résume Violette Simard, étudiante en sciences politiques à l’Université McGill. En effet, il existe un écart notoire entre une insulte basée sur la personnalité et un mot haineux reposant sur l’ethnicité.


Une fracture s’esquisse dans le corridor de la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Dans le cadre du débat ayant dérapé, des étudiant.e.s ont vu leurs professeur.e.s respecté.e.s et leurs camarades choisir leur camp. Certain.e.s décrivent un sentiment de trahison. D’autres éprouvent de l’incompréhension, de la confusion.


Néanmoins, pour mettre les points sur les i, la réaction s’apparente à la désillusion qui accompagne un cœur brisé. « On ne sent vraiment pas écouté.e.s », se confie Safi Nsiempba, vice-présidente chargée des commandites pour l’AENDUdeM.


Il doit être épuisant de devoir constamment se battre pour la décence, pour la dignité. Et de surcroît, le fardeau d’éduquer semble leur incomber. Certain.e.s se renseignent sur les libertés civiques noires non pas toujours par obligation, mais parfois pour mieux comprendre la raison pour laquelle le monde est tel qu’il est.


Contrairement aux personnes noires et à toute autre personne racisée, plusieurs individus bénéficient du privilège de ne pas devoir obligatoirement s’informer.


C’est notamment mon cas.

Il m’aura fallu une polémique impliquant la liberté d’expression pour que je me penche de ma propre initiative sur la réalité des personnes noires. Je tiens à présenter mes excuses pour cet éveil, voire ce réveil, tardif.


Pour l’avenir, je nous souhaite à tous et à toutes de faire preuve de reconnaissance et d’écoute. Dans une société libre et démocratique, il est fondamental que nous puissions tous et toutes dialoguer avec respect et dignité.


Parenthèses


En vertu de l’alinéa 2 b) de la Charte canadienne, la liberté d’expression protège tout message et tout moyen de communication, à l’exception des moyens violents et de certains moyens incompatibles avec des lieux prédéfinis. La liberté d’expression n’est pas absolue. Ainsi, une atteinte à la liberté d’expression peut se justifier sous le test de l’article 1 de la Charte canadienne, tel que vu dans le cours de droit constitutionnel.


Pour exprimer son désaccord en matière de liberté d’expression, la violence, la cyberintimidation ou l’agression, n’est jamais la solution.


Remerciements essentiels à ma réflexion


Je remercie Violette Simard d’avoir accepté de discuter avec moi et d’avoir répondu à toutes mes questions, aussi stupides et ignorantes étaient-elles. Je remercie également Katya Stelle Assoé pour sa contribution intellectuelle, sans laquelle je n’aurais pas su saisir d’autres aspects de cette conversation sociétale.


Merci aussi à Gabriel•le Crovasce de m’avoir partagé la vision du qualificatif « queer » et pour son support, à Jérôme Coderre de m’avoir expliqué la notion de clientélisme et à Hubert Nunes de m’avoir donné la permission de faire une blague.


Mention spéciale à Félix Beaudry de m’avoir « endurée » depuis deux semaines à ne parler que de racisme, du mot-en-n et du débat et, subsidiairement, d’avoir préparé tous nos repas.

  1. RADIO-CANADA, « Le tokénisme : qu’est-ce que c’est ? », dans la Chronique Paroles de femmes : la discrimination positive, dans l’émission radio Sur le vif avec Marie-Lou St-Onge, diffusée Ici Radio-Canada Première, 17 octobre 2019, 8 min 55, [En ligne], consulté le 28 octobre 2020.

  1. Pierre ANCTIL et al., « Libertés surveillées », 16 octobre 2020 à 17h17, Le Droit. [En ligne], consulté le 25 octobre 2020,

  1. Murielle CHAPUIS et Mathieu GAUTHIER, « Enseigner dans le champ miné de l’arbitraire », 20 octobre 2020, Le Devoir, [En ligne], consulté le 25 octobre 2020,

  1. Emilie NICOLAS, « Comment te faire confiance avec cette arme sans me fatiguer ». 21 octobre 2020, Le Devoir, [En ligne], consulté le 25 octobre 2020,

  1. RADIO-CANADA, « Le “mot en n” : l’arbre qui cache la forêt », entrevue avec Vanessa Destiné, Emilie Nicolas, Webster et Ricardo Lamour, dans l’émission Tout le monde en parle, diffusée sur Radio-Canada Télé, 25 octobre 2020, 18 min 2, [En ligne], consulté le 26 octobre 2020,

  1. RADIO-CANADA,  « Un dimanche avec Dany Laferrière », dans le segment Dessine-moi un dimanche animé par Franco Nuovo, 25 octobre 2020 à 9h18, Ici Radio-Canada Première,  33 min 41, [En ligne], consulté le 25 octobre 2020,

  1. ASSEMBLÉE NATIONALE FRANÇAISE, « Aimé Césaire : Le mouvement de la négritude », date n.d., Assemblée nationale, [En ligne], consulté le 29 octobre 2020,

  1. Louise LEDUC et Henri OUELLETTE-VÉZINA, « Controverse autour de propos d’un enseignant jugés offensants », 23 octobre 2020 à 7h00, La Presse, [En ligne], consulté le 25 octobre 2020,

  1. Bajit NAGRA pour APUO (Association of Professors at University of Ottawa), « Statement of BIPOC Caucus at the University of Ottawa / Déclaration du caucus des professeur.e.s et bibliothécaires Noir.e.s, Autochtones et Racisé.e.s de l’Université d’Ottawa », 20 octobre 2020, Change.org, [En ligne], consulté le 25 octobre 2020,

  1. Raluca BEJAN, « Robin DiAngelo’s White fragility ignores the differences within whiteness », 1 septembre 2020, Dalhousie University - Dal News, [En ligne], consulté le 29 octobre 2020,

  1. John MCWHORTER, « The Dehumanizing Condescension of White Fragility », 15 juillet 2020, The Atlantic, [En ligne], consulté le 29 octobre 2020,

SOURCES CONSULTÉES

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