RESTAURANT BLOOMFIELD : un brunch digne d’une grande finale!
Auteur·e·s
Thomas Dussault
Publié le :
19 avril 2023
Lorsqu’est venu le temps de rédiger un article ayant comme thème la fin, j’ai songé d’abord à vous régaler d’un petit jeu de mots entre fin et faim, mais j’ai réalisé que vous méritiez, cher lectorat, bien mieux que cela. Je me devais de clore ce parcours universitaire en beauté. J’ai ainsi réfléchi à quel type de plat représentait idéalement l’action de clore, de terminer, de conclure. La réponse m’est sautée aux yeux en mangeant mon pain quotidien : le brunch! Je sais que l’idée ne fera pas l’unanimité, elle est pourtant pleine de bon sens. Le (petit) déjeuner débute la journée, mais le brunch, quant à lui, met le point final aux événements sociaux qui s’étendent par-delà le sommeil.
Je ne peux que recommander le Bloomfield. C’est une charmante institution de quartier qui saura vous plaire avec son menu brunch distinct de ce à quoi nous sommes habitué⋅e⋅s. N’y allez pas si vous avez en tête de manger des crêpes au Nutella ou un déjeuner de bûcheron, mais si vous voulez quelque chose de raffiné dans une ambiance sereine mais décontractée, c’est le bon endroit.
C’est après le brunch du lendemain du réveillon que la visite familiale retourne dans sa région. Même chose après un lendemain de sortie entre ami⋅e⋅s : ceux et celles qui sont resté⋅e⋅s couché⋅e⋅s dans le salon vont aller se remémorer la soirée, bien écrasé⋅e⋅s sur la banquette du restaurant avec deux œufs, du bacon et des fèves au lard (que personne ne touche jamais). Alors, voilà pourquoi je décide aujourd’hui de vous présenter le Bloomfield qui se spécialise dans la cuisine inspirée du Proche-Orient.
Si vous me connaissez personnellement, vous savez que je travaillais l’été dernier dans le quartier Outremont. Tous les matins et tous les soirs, je passais devant la façade du Bloomfield, nommé ainsi car il est à l’intersection des rues Van Horne et Bloomfield. L’inscription « vins nature et prêt-à-manger » sur la vitrine attirait mon attention chaque fois. Malheureusement, les heures d’ouverture du restaurant étant de 10h à 15h, je n’ai jamais pu satisfaire mon envie tout l’été durant. Je me suis résolu à y aller un jour et cette chronique a été l’occasion idéale.
En entrant dans le Bloomfield, vous ressentirez d’abord un sentiment de confort et d’apaisement. La chaleur de la décoration intérieure contraste magnifiquement avec le temps maussade à l’extérieur. Des bouquets de fleurs du printemps sont suspendus aux poutres ancestrales du bâtiment. Une bibliothèque trône au centre de la salle à manger qui comprend un maximum de 20 places assises (on y est très serré, d’ailleurs). Les livres y sont classés par la couleur de leur couverture, pas très pratique pour retrouver un bouquin, mais c’est plaisant à regarder! Une banquette en lattes de bois parsemée de coussins de couleur longe tout le mur opposé à l’entrée. Bref, l’endroit est charmeur et laisse présager des plats soignés.
Comme indiqué précédemment, la carte du Bloomfield présente principalement des plats du Proche-Orient. Le repas le plus populaire est certainement le plateau de Jérusalem à partager qui comprend entre autres du baba ghanoush, du houmous, de l’halloumi grillé, de la salade fattouche et des œufs mollets accompagnés de pain pita préparé en cuisine. Voulant sortir des sentiers battus, j’ai plutôt opté pour les œufs à la turque et la frittata perse. À boire, je me suis laissé tenter par le lassi à la mangue. D’une part, parce que je n’ai aucune idée de ce qu’est un lassi et, d’autre part, parce qu’il était trop tôt pour les cocktails. C’était à mi-chemin entre un Yop et un piña colada de tout-inclus : texture consistante, goût de noix de coco rehaussé de mangue. On l’avait saupoudré de flocons de piment à mon grand étonnement. C’était bon, mais ce n’était peut-être pas le meilleur accord avec mon repas.
Ensuite, parlant de repas, je tiens à souligner la présentation soignée de tous les plats, c’est ce qui distingue le Bloomfield des autres brunchs. Si vous vous demandiez quoi mettre dans votre prochain dump Instagram, ne cherchez plus! Les œufs à la turque, des œufs mollets accompagnés de yogourt grec qu’on mange sur du pain grillé, étaient cuits à la perfection et le yogourt était frais et onctueux. Le chef a eu la bonne idée d’ajouter de la pomme grenade, ce qui ajoutait un côté sucré bien agréable. Toutefois, l’assiette manquait un peu de goût étant donné que le yogourt prenait beaucoup de place. Également, c’est le repas à choisir si vous avez oublié votre dentier à la maison, c’est difficile de faire plus mou…
Du côté de la frittata perse, j’avoue que j’ai eu de la difficulté à décrire le plat. Je n’avais jamais mangé de nourriture iranienne et ses arômes ne m’étaient pas familiers. En gros, il s’agissait d’une omelette au four contenant beaucoup, un peu trop même, de persil et de noix assaisonnées d’un mélange d’épices et servie avec feta et labné. J’ai préféré ce repas aux œufs turcs, mais, étant très consistant, je n’ai pas pu le terminer. L’omelette était moelleuse et aérée. Le goût du labné était subtil, mais permettait de bien équilibrer les goûts. Dans le plan initial, je devais tester un de leurs desserts, mais j’ai dû y renoncer au risque de laisser ma peau à Outremont. Mes voisins de table ont choisi le pain doré et le pouding chômeur et, à vue d’œil, cela semblait excellent!
Pour conclure, je ne peux que recommander le Bloomfield. C’est une charmante institution de quartier qui saura vous plaire avec son menu brunch distinct de ce à quoi nous sommes habitué⋅e⋅s. N’y allez pas si vous avez en tête de manger des crêpes au Nutella ou un déjeuner de bûcheron, mais si vous voulez quelque chose de raffiné dans une ambiance sereine mais décontractée, c’est le bon endroit. À un coin de rue du Bloomfield, si vous avez encore faim, je vous suggère d’aller à la Boucherie Provisions où on ne fait rien de moins que les meilleurs sandwichs de Montréal. Pour avoir essayé tout leur menu, laissez-vous tenter d’abord par celui à la dinde et au bacon. De même, si vous avez plutôt la dent sucrée, à une dizaine de minutes de marche vous pourrez trouver le Bernie Beigne. On y fait à la main des beignes de luxe décadents.
Compte tenu de mon étude sérieuse précédente, j’octroie au Bloomfield la note de 3,5/4,3 pour l’ensemble de l’œuvre. Félicitations à l’équipe en cuisine et mention d’honneur à l’unique serveuse qui maitrisait parfaitement son art lors de ma visite.