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Réflexions sur les plateformes des partis

Auteur·e·s

Sophie Gagnon

Publié le :

29 septembre 2022

En vue des élections provinciales, cet article dresse un bref profil des candidat∙e∙s dans l’intention de vous partager  mon point de vue, quoiqu’il puisse ne pas ressembler au vôtre. Sur ce, je vous encourage à aller voter en prévision du scrutin du 3 octobre. 


Malgré les divergences entre les différents partis, ils sont tous d’accord sur l’importance d’une chose : votre vote!

François Legault (CAQ). Le premier ministre actuel cherche à maintenir sa position en vue des élections du 3 octobre. Sa campagne électorale, axée sur la francisation du Québec et la politique nationaliste,  s’appuie largement sur sa promesse de réduire de 20 % le seuil d’immigration afin d’assurer, et je le cite, « la cohésion nationale ». Toutefois, l’immigration représente-t-elle vraiment une menace pour le Québec ? Les différentes mesures adoptées récemment par le gouvernement, telles que le projet de loi 96, témoignent clairement de la position que prend le parti à l’égard de cet enjeu. Par exemple, ce dernier imposera un « test de valeurs » qui influencera le processus de sélection des nouveaux·elles arrivant·e·s. Dans la même optique, ces dernier·ère·s seront également tenu·e·s d'apprendre le français dans les six mois suivant leur arrivée au Québec. Est-il réaliste d’imposer une telle contrainte linguistique si leur intégration nécessite déjà un effort d'adaptation majeur?


Pour ce qui est du milieu de la santé, la CAQ promet à chaque individu un·e  médecin de famille. Rappelons-nous qu’en 2018, soit au début de son mandat, on estimait que 400 000 personnes figuraient sur la liste d’attente pour un·e médecin de famille. Aujourd’hui, ce nombre s’élève à plus d’un million. Je me questionne donc sur le slogan du parti: « Continuons. » Mais dans quelle direction ?


Dominique Anglade (PLQ). Ayant obtenu son pire résultat en nombre de sièges aux dernières élections, le PLQ cherche à étendre sa portée aux banlieues du Québec. En effet, à l’exception de deux, tous les députés actuels représentent des circonscriptions du Grand Montréal. À cet effet, la cheffe du parti s’engage à faire du porte-à-porte dans le but de reconstruire la relation du PLQ avec les circonscriptions urbaines comme Châteauguay, Gatineau et Huntingdon.


Dominique Anglade se prononce également sur la crise climatique. La cheffe propose notamment un projet intitulé « ÉCO », qui vise à  mener la province vers la carboneutralité d’ici 2050. Comment ? Grâce à l’hydrogène vert. Quoiqu’il s’agisse d’une idée prometteuse, on ne peut nier la complexité de la chose en soi ainsi que l’énorme quantité d’énergie requise pour développer une telle filiale. Cela étant dit, il vaut mieux rêver grand que ne pas rêver du tout !


Le PLQ s’attaque également à la crise d’inflation en promettant notamment une baisse d’impôts ainsi qu’un soutien financier plus élevé pour les aîné·e·s. Cela étant dit, Anglade se prononce peu au sujet du déficit budgétaire qui se manifeste de plus en plus au Québec. Dominique Anglade nous dit : « Votez vrai. Vrais enjeux. Vraies solutions. » Certes, les enjeux sont vrais, mais les solutions le sont-elles ?


Éric Duhaime (PCQ). De son opposition aux mesures sanitaires à l’exploitation des hydrocarbures à travers la province, le chef du PCQ dit se prononcer « pour le peuple ». Que promet-il aux Québécois⋅es? Entre autres, le programme prévoit la décentralisation du système de santé ainsi qu’une plus grande participation du secteur privé. Parallèlement, Duhaime propose un important relâchement des restrictions sanitaires dans les milieux de santé, faisant valoir que celles-ci ont eu un effet trop néfaste sur la santé des jeunes. Si Duhaime se préoccupe réellement de la santé mentale des jeunes, il oublie cependant que l’écoanxiété en fait partie. Ses politiques « environnementales  » sont axées sur l’exploitation des hydrocarbures et reposent sur les technologies qui, selon lui, permettront de contrer la crise climatique. Ce n’est pas tout; le PCQ encourage d’autant plus la mise en œuvre du projet gazier de GNL Québec.


Le concept de « liberté » – dont son homologue fédéral fait l’apologie – est central dans cette campagne électorale. À cet égard, il est pertinent de souligner la course à la chefferie du parti conservateur qui a élu Pierre Poilievre comme représentant le 10 septembre. Ce sont 68 % des points que ce dernier a remportés au premier tour. Son discours ? Exploitons les ressources naturelles (le changement climatique, c’est quoi ?). Retirons les mandats vaccinaux contre la COVID-19 (la COVID-19, c’est fini !). Engouons-nous de la cryptomonnaie (la solution à tous nos problèmes !).  L’absence de contraintes sanitaires et écologiques nous permet-elle vraiment d’être « libres chez nous »?


Paul St-Pierre Plamondon (PQ). En 2018, le PQ obtient lui aussi son pire résultat en termes de pourcentage depuis sa création en 1968. Malgré tout, ce dernier ne vacille pas en ce qui a trait  aux  valeurs du parti : francisation, souveraineté, nationalisme, et j’en passe ! Ce n’est pas une surprise lorsqu’il s’oppose à la mise en berne du drapeau québécois quelques heures après le décès de la reine.

De plus, St-Pierre Plamondon propose lui aussi de plafonner l’immigration. Bien qu’il qualifie les propos de Legault à ce sujet comme étant « inappropriés » lorsque ce dernier associe l’immigration à la violence, on ne peut pas dire que le chef péquiste  condamne d’autant plus. Il vaut la peine de mentionner que l’indépendantiste se prononce également sur le manque de main-d’œuvre au Québec. Comment combler la pénurie selon lui ? En proposant des incitatifs financiers aux 60 ans et plus afin de ramener des « travailleur·euse·s expérimenté·e·s » sur le marché. Avec égards, n’est-il pas plus facile d’embaucher des personnes déjà motivées (qu’importe leur provenance) que de motiver des personnes qui sont à la retraite ? Du moins, pourquoi ne pas encourager les  deux groupes ?


Gabriel Nadeau-Dubois (QS). Épaulé par Manon Massé, Gabriel Nadeau-Dubois s’attaque aux trois grandes crises identifiées par QS : la crise climatique, le  coût de la vie et de la santé ainsi que les investissements significatifs pour l’organisation d’un référendum. Le parti propose, entre autres, d’adopter une loi sur le gaspillage alimentaire, d’instaurer une taxe dissuasive sur les véhicules polluants - la fameuse « taxe orange» - et de réaménager les transports collectifs. Effectivement, QS prévoit prolonger  deux lignes de métro (verte et orange) ainsi que la construction d’une nouvelle ligne mauve qui relierait Laval et le  centre-ville. De plus, le parti souhaite faciliter les déplacements à l’est de Montréal en ajoutant des options de transport en commun. En réduisant les tarifs, QS prévoit une plus grande utilisation de ces infrastructures, qui représentent un investissement considérable pour réduire les émissions de CO2. Par contre, plusieurs restent sceptiques à l’égard du réchauffement climatique. Par conséquent, il est important de se demander si le projet est trop ambitieux pour que les gens y adhèrent. Le vote des jeunes de 18 à 24 ans est donc plus important pour QS que pour n’importe quel autre parti. Si on se fie aux tendances actuelles, la  chance de QS de gagner les élections demeure peu prometteuse.


Le projet de réforme fiscale est tout aussi ambitieux et prévoit « un impôt sur les grandes fortunes » et les grandes successions afin d’atteindre les objectifs susmentionnés. Cette mesure entraînerait un exode des capitaux afin de lutter contre la crise climatique. De toute évidence, cette promesse suscite peu d’intérêt chez la classe aisée et les aîné·e·s. Je me pose donc la question suivante: QS cible-t-il une trop petite partie de la population québécoise? Ne faut-il pas la participation de tous pour « changer d’ère »?


Malgré les divergences entre les différents partis, ils sont tous d’accord sur l’importance d’une chose : votre vote! Renseignez-vous sur l’emplacement des bureaux dans votre circonscription. Le vote par anticipation est terminé, mais il est  encore possible de se présenter le jour des élections, soit lundi le 3 octobre. Je conclus avec ce message : voter, c’est plus qu’une simple obligation de citoyen·ne, c’est un privilège.

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