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Poème 1

Auteur·e·s

Anonyme

Publié le :

29 octobre 2024

À la différence que, cette fois-ci, je ne me réveillerai point le matin, pour me gaslight que j’arriverai à les remédier dans un futur prochain.

Dans un monde où à chaque minute, à chaque instant, la pression d’un bouton signifierait notre anéantissement.


D’où dois-je puiser une signification dans ce néant?


Pourquoi espérer? Alors que le Créateur aime tant reprendre ce qu’il a façonné.


Pourquoi continuer? Alors que j’ai perdu la volonté d’avancer.


Je me questionne sur la validité de mon interprétation, toujours en train d’osciller, de savoir s’il s’agit d’un millénarisme infondé ou d’un réalisme résigné.


C’est si humain d’envier.


De vouloir ce qu’on n’a pas, de regretter ce qu’on a fait, ou vice versa.


Je convoite l’existence simple, celle du berger, alors que c’est moi qui ai choisi de vivre d’une manière si compliquée.


Les illuminés de la caverne, je dis sans mépris,


Sont bien confortables, dans leur agréable déni.


Je me sens bon à rien, incapable d’exploiter correctement mes richesses, me rabattant inexorablement sur mes faiblesses.


M'aveuglant, me faisant oublier les balises du temps.


Or, j’avance, expressément, j’oublierai tous mes souvenirs d’antan.


J’ai tellement changé, mon âme ne pourrait se reconnaître, confrontée à la glace.


Je sais que c’est futile, mon souhait d’être à la table des grands, enterrés au Montparnasse.


Que suis-je censé accomplir, sinon qu’observer le projet omniprésent, dans mon existence fugace?


Qu’adviendra-t-il de l’humain? Des technologies? Condamnés à refaire les mêmes erreurs, ou à transcender ce qui nous retient ici?


Ces réflexions hantent mon esprit, je ne sais que faire.


En attendant, je me tue à petit feu en prenant mes médicaments.


Mon cœur battant, ne sachant persister en leur absence.


Je me consacre à quelque chose pour lequel je n’ai pas de sentiment.


Me donnant à cœur joie, dans des comportements que je sais dégradants.


Les maigres consolations que sont la techno, le foot, la bouffe, la porno, l’dank pis les jeux vidéo.


Peinent en comparaison avec l’exécrable pression, à laquelle nous sommes soumis par notre propre cerveau.


S’il vous plait, je préfèrerais mourir dans mon sommeil, inconsciemment, mon esprit évanescent


Que d’avoir une épée de Damoclès pendant au-dessus de mon être.


Je devrais alors, comme je l’ai dès lors fait, confronter mes peines et regrets.


À la différence que, cette fois-ci, je ne me réveillerai point le matin, pour me gaslight que j’arriverai à les remédier dans un futur prochain.


Ce sont les cons qui croient que l’immortalité serait indésirable.


Récemment, je tends à rêver d’accidents


De toutes sortes, de motos, d’avions, d’hélicos.


Dans chaque cas, je vois le danger venir, mais le véhicule, je ne le conduis pas.


Je le sais inévitable, et lorsqu’il survient,


Je sens mes membres s’atomiser dans l’explosion.


Je me vois éjecté du véhicule.


Je sens mon œil droit sortir de son orbite.


Un bras et deux jambes, se décomposant sur l’asphalte brûlant, dû au momentum de l’évènement.


Et à chaque fois, même dénouement.


Je me retrouve, seul, agonisant, tentant en vain d’atteindre mon cellulaire fracassé, d’appeler une ambulance, ou quelconque aide qui ne va jamais arriver.


N’est-ce pas une belle métaphore de la vie, cette fiction cérébrale.

En attendant, je prie pour adoucir cette existence brutale.

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