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Pavillon Jean-Brillant

Auteur·e·s

Abigail Alexandra Umaña Viera

Publié le :

13 septembre 2021

Un 21 août en soirée, je me dirigeais en direction du pavillon Jean-Brillant. J’appréhendais beaucoup ma première journée officielle en tant qu’étudiante en droit de l’Université de Montréal.


Ce n’était que la soirée d’accueil, mais je la considère comme le moment qui a marqué le début de mon baccalauréat. J’ai eu amplement de temps, durant mon trajet d’une heure et demi, pour me poser mille et une questions sur cette nouvelle étape. Je ne comprenais pas pourquoi cette rentrée scolaire me stressait autant, car elle faisait suite à l’obtention de deux certificats ‒ je pense que je m’étais un peu laissée contaminer l’esprit par Royal avant de commencer le baccalauréat.

Il est tellement facile de se laisser emporter par les activités, les conférences ou les assemblées de la Faculté qu’on oublie qu’il y a toute une vie dynamique en dehors des murs des pavillons Maximilien-Caron et Jean-Brillant.

Rapidement, je m’assois auprès de mes futur·e·s consœurs et confrères de la section A, sans savoir que les filles à mes côtés allaient non seulement être mes fidèles compagnes de sessions d’études ardues à la bibliothèque quelques semaines plus tard, mais qu’elles allaient aussi être mon plus grand soutien moral. Il s'ensuivit une présentation de chaque exécutant·e de l’AED et de représentant·e·s de différents comités et services de la Faculté. Puis, la soirée s’est terminée avec une rencontre dynamique au Café Acquis de Droit. Sans m’en rendre compte, la semaine d’accueil était finie, j’étudiais déjà pour mon examen d’Introduction et je sentais que la mi-session était le lendemain. Entre les cours magistraux, les activités sur l’heure du midi, et les nombreux 4 à 7, ma première année s’était déjà terminée, et en quarantaine en plus. C’est pendant ce premier confinement que je me suis rendue compte à quel point je m’étais créé une vie qui tournait autour du droit… Sans vouloir être négative, on aurait dit que mes premières années universitaires s’étaient évaporées, et j’avais oublié toutes les belles expériences que j’avais vécues.


Il est tellement facile de se laisser emporter par les activités, les conférences ou les assemblées de la Faculté qu’on oublie qu’il y a toute une vie dynamique en dehors des murs des pavillons Maximilien-Caron et Jean-Brillant. Cela me fascine à quel point le baccalauréat en droit peut passer rapidement entre ces deux seuls bâtiments reliés par un couloir décoré de portraits d’avocat·e·s influent·e·s. Il est vrai que cela nous facilite la tâche de tout le temps nous rendre aux salles de classe du même pavillon ou de manger dans la même cafétéria ‒ quoique je crois que certain·e·s ne sont jamais sorti·e·s du café Acquis. Pourtant, je suis persuadée qu’il est nécessaire d’aller explorer le reste de notre campus et de découvrir ses étudiant·e·s. Afin de piquer votre curiosité, je me suis donné la tâche de vous parler de quelques facultés et services auxquels j’ai eu accès.


Rapidement, vous allez vous rendre compte que la Faculté de droit possède beaucoup de comités au sein desquels vous pouvez vous impliquer, tel que le Comité des débats. Toutefois, j’ai aussi découvert par surprise l’équipe de débat de l’UdeM. C’est de celui-ci dont je veux vous parler. Si plusieurs les confondent, c’est une erreur à ne pas faire ‒ j’en sais quelque chose! ‒ car ce sont deux entités différentes. J’ai été invitée par mon amie, qui est membre, à participer à une de leurs pratiques sur la plateforme Discord. Rapidement, les ancien·ne·s membres ont mis les nouvelles personnes à l’aise et ont pris la peine d’expliquer les règlements et le déroulement d’une session de débat. Et, d’un coup de clic, tout le monde participait au premier débat, vétérans comme néophytes. Particularité ? Tous et toutes ont des parcours différents et cela peut être très utile au moment de trouver des arguments. Plus une équipe est munie de perspectives différentes, plus elle a la chance d’amener le revers de la médaille dans un argument. C’est un club ouvert à tous et, si je paraphrase les paroles de mon amie, le débat est comme un sport; avec de la pratique, chaque personne peut apprendre à construire un bon argument.


Si, durant l’hiver (et que les conditions sanitaires le permettent), vous vous ennuyez des salades du Local Local ou des paninis du Café Acquis, vous pouvez toujours aller manger au Kiwi Club du pavillon Liliane-de-Stewart. Il s’agit d’une initiative du département de nutrition pour permettre à ses étudiant·e·s de deuxième année de mettre en pratique les connaissances qu’ils ont acquises, de la conception d’un menu complet avec des ingrédients frais à la production d’un repas au coût d’environ 8,00$. Les consommateur·rice·s sont invité·e·s à noter chaque plat selon certains critères, dont le goût, la température et la texture afin d’aider les étudiant·e·s à s’améliorer. Ainsi, même si on n’est pas étudiant·e en nutrition, on peut  aider en donnant notre avis, car en fin de compte, les futurs nutritionnistes ont comme clientèle le commun des mortels.


J’aimerais faire une mention spéciale au Ciné-campus du pavillon J.-A.-DeSève, qui n’a pas comme seul service la production des cartes étudiantes, mais où on peut également aller visionner des films à petits prix. Si vous aimez consommer des produits biologiques et zéro déchet, le local 1103 du pavillon Marguerite-D’Youville offre plus de 40 produits en vrac. Puis, si vous voulez passer une soirée tranquille, vous pouvez toujours syntoniser la radio étudiante au 89,3 FM CISM ou vous rendre sur son site Web pour écouter les émissions sur demande.


Il est tellement facile de rester dans sa bulle du droit, de côtoyer les mêmes personnes et de créer un réseau similaire. Toutefois, ce que nos professeur·e·s s’acharnent à nous enseigner, c’est que si nous voulons avoir une carrière fructueuse comme avocat·e, il faut apprendre à ouvrir nos horizons et connaître davantage notre société. S’imprégner du système judiciaire est important, mais comprendre les sujets qu’il touche est primordial. C’est surprenant comment ce petit cercle de futur·e·s avocat·e·s se crée dès l’université, où rapidement on reconnaît les mêmes visages plus vite qu’on le pensait. C’est pourquoi, aujourd’hui, je vous incite à sortir du statu quo. Vivre l’expérience du baccalauréat en droit au maximum, c’est aussi se laisser charmer par une toute autre panoplie de réalités.


Ne tombez pas dans le discours ‒ selon moi un peu élitiste ‒ de quelques étudiant·e·s en droit qui considèrent que leur programme est non seulement le meilleur, mais qu’il y a certains programmes qui n’apportent rien à notre société. Je suppose qu’ils prêchent pour leur paroisse… Cependant, je peux dire que tous les programmes ont un grand apport à notre société. Mon certificat en victimologie m'a permis d’analyser les structures de notre pensée et d’apprécier énormément le travail des intervenant·e·s québécois·e·s. Plusieurs d’entre eux sont également des activistes qui, à chaque jour, décident d’exprimer leurs opinions, même si elles sont contradictoires à celles de la majorité. Ils accompagnent les personnes et les aident à développer leur intelligence émotionnelle. Ils prennent par la main des gens ayant été blessés par notre société et voire même par notre système judiciaire et les soutiennent tout au long de leur guérison, chose qui peut prendre toute une vie. Les intervenant·e·s luttent pour les marginalisé·e·s et ils essaient de comprendre leurs besoins.


L’année passée, j’ai eu la chance de participer au projet diversité et j’ai écrit quelques souhaits pour les futurs étudiant·e·s en droit que je me permets de citer ci-dessous :


D'abord, profitez de vos cours de droit. Approfondissez le plus possible vos apprentissages jusqu'à creuser et comprendre les plus minimes subtilités mécaniques du système judiciaire. Cependant, n'oubliez jamais de continuer de vous imprégner des réalités sociales et humaines. Puis, on connaît tous et toutes la fameuse phrase “le droit mène à tout”, mais c'est parce que “le droit est partout”. Alors ne vous inquiétez pas si vos plans initiaux changent en cours de route et que, ultimement, la boussole du droit vous dirige dix degrés plus au sud. Finalement, aux étudiant·e·s issus de la diversité, ne craignez rien. Il y a une place pour vous au sein de la Faculté de droit de l’UdeM et votre bagage culturel mérite d’être connu et souligné.

Bref, visitez tous les recoins de la Faculté de droit, participez aux nombreuses activités et conférences qu’elle vous offre, mais n’oubliez pas qu’il y a tout un monde à l’extérieur du pavillon Jean-Brillant.

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