Je voulais être ta muse.


Desideratum de m’aimer à travers ton regard,
Un fragment de moi,
Remodelée par tes mains,
Et, simple projection, je deviens.
Vision de mon être, ta fiction.
Ta pression sur mes organes,
L’odeur de toi dans mes narines,
Le goût de toi sur mes lèvres,
À répétition,
Sachant que jamais je ne serais gorgée.
Mutuelle obsession ou affliction à sens unique ?
Tant d’années passées à brûler pour toi,
Jusqu’à en vomir, en mourir, en pourrir.
Quelques chances plus tard et finalement,
Tous mes rêves, avortés.
Je t’aurais couvé en attendant ton éclosion.
Je me serais abreuvée de ta création.
J’aurais consommé ton péché.
M’abolir en toi,
Et en redemander, encore, toujours.
Comment me défaire de toi,
Quand ce tourment érotique m’exalte,
Et qu’ainsi, je prends corps ?
Et tous mes vœux te seront à jamais abandonnés.
Et tous mes textes te seront à jamais sacrifiés.
J’ai acheté un livre récemment, et il parle de toi.
Tu es ma muse.
P.-S. : « Écrire est un grand amour. Écrire, c’était t’écrire.
Pour t’écrire, je m’adresse à tout le monde. Par mes mots,
je pose mes lèvres sur ta chair. »




