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Guide de la gratitude du nouvel An d’une braillarde professionnelle (ou « Les maux doux des mots d’août »)

Auteur·e·s

Mennoya Nicounen

Publié le :

14 février 2024

Chèr.e.s lecteur.trice.s,


Avant de me lancer dans ma tirade philosophique bon marché, ou en bon français, mon « texte Notes app » usuel, je tiens à vous souhaiter une bonne et chaleureuse nouvelle année. Je ne ressens point le besoin de vous remâcher des plaisanteries particulières du temps des Fêtes — santé, bonheur et succès — j’aimerais plutôt m’attarder à agrémenter, ou plutôt aiguiller, votre vision des choses pour l’année 2024. Je suis d’avis qu’il s’agit d’un plus beau cadeau, sincère, et surtout qui vous sera utile dans les semaines à venir. Je vous prie, si vous le voulez bien, de daigner lire mes propos jusqu’à la dernière ligne avant de conclure qu’il est question ici d’un texte quétaine, sans substance et maladivement simpliste.

La famille choisie, et l’Amour pourtant platonique qui en découle, est souvent un concept perçu comme plus romantique que pratique, une figure de style employée à tort comme à raison.

Je n’avance pas que ces propos ne décrivent pas bien mes écrits, mais je souhaite toutefois enrichir la liste des descriptions clés qui caractérisent Mennoya Nicounen en tant qu’entité dotée d'une éthique particulière.


Si vous vous souvenez bien, chèr.e.s lecteur.ice.s, j’avais commencé ce projet de rubrique ludique en automne passé avec un appel à l’Amour. Oui, l’Amour, ce grand concept qui est souvent relégué au rôle de gouvernail, d’étoile du Berger, un des grands piliers des buts de notre existence futile et éphémère sur ce caillou verdi tout mouillé.


En l'honneur de la nouvelle année qui s’amorce, et de ma 7665e révolution autour de Phébus qui arrive à grands pas, je désire vous inviter à la gratitude en cette année 2024. Comme tout dans la vie, en excès, la gratitude peut mener à de mauvaises conclusions, et ce texte n’avance aucunement le contraire. Ne sais-je pas pourtant déjà que le miel n’est que plus délectable s’il est accompagné d’une carafe de vinaigre? Certes, oui. Cependant, mon année 2023 ayant été ponctuée d’événements rocambolesques (et, évidemment, hors de mon contrôle), je me suis retrouvée à contempler bon nombre de personnes et de choses pour lesquelles je baigne dans une gratitude honnête et pure, sans prétention.


Je vous avoue que j’écris l’esquisse de ce texte recroquevillée contre moi-même dans les escaliers menant à la mezzanine de la maison d’un inconnu, un 31 décembre, entourée d’ami.e.s et d’étranger.ère.s avant le décompte. Et je ne pourrais être plus heureuse en ce moment, d’être avec celleux que je considère comme ma famille.


La famille choisie, et l’Amour pourtant platonique qui en découle, est souvent un concept perçu comme plus romantique que pratique, une figure de style employée à tort comme à raison. Et pourtant, c’est l’Amour le plus fort qui tisse les liens dans la vie présentement.


Je suis convaincue que nous ne pouvons constamment renier notre personne et qu’une grande partie de l’expérience humaine est d’aimer, et ce malgré le fait que cet amour soit passager ou futile. Parfois, je crois que nous avons une tendance à chercher notre soleil, la flamme que nous pouvons boire à grandes lampées lorsque tout est noir, nous-mêmes désespérément confiné.e.s au rôle de Lune, celle qui se dévoile par croissants au gré et aux bon vouloir de l’astre flamboyant qui illumine nos jours. Il nous faut, de façon tout aussi passionnée et entière, apprécier les Perséides, ces étoiles filantes qui traversent notre monde parfois fuligineux, même temporairement.


C’est cette étape, cette épreuve qu’aura été 2023 et mes 20 ans, qui m’a donné le courage de me réaliser, de me métamorphoser réellement, de m'émanciper de mes peines. L’épiphanie. Je l’ai dit dans quelques textes sur ma page anonyme Instagram (pour celleux d’entre vous qui me suivent) et je le redirai encore : si la famille est réellement un magnifique fardeau, toute la vie durant, alors il sera à la fois ma bénédiction et mon affliction d’être destinée à crever trois-cents fois.


C’est avec le sourire aux lèvres que je m'effondrai, les genoux écorchés et le cœur fatigué, tenant aux creux de mes paumes sèches l’univers entier et ses étoiles que j’aurai cueillis de mes mains tremblantes. C’est avec tendresse et dévotion que je bercerai dans l’arceau de mes charmilles de chagrins, les espoirs et les bons mots de ma famille, ma véritable famille, celle que je me bâtis brique par brique, chair à vif pour vivre. Elle ne sera peut-être pas permanente, j’en suis consciente (malgré que je doive vous avouer que j’espère le contraire, grande romantique que je suis). Pour l’instant, je savoure le répit que procure un amour simple, une appréciation du Moi, sans trébucher sur mon intransigeance, ma froideur, mon manque d’estime, et tout autre trait qui fait de moi une croix à traîner jusqu’au Golgotha.


C’est ce que je choisis de prioriser, pour mon 21e tour de manège. L’Amour, le vrai. Je suis choyée. Aimée. Appréciée. J’ai tout le potentiel et le temps du monde devant moi. Je suis optimiste. Pour la première fois de ma vie, je me laisserai même fêter par celleux que j’aime et qui m’aiment en retour. En fait, je demande à me faire fêter. D’être accompagnée, malgré toutes mes hamartias. Ce geste en lui seul est mon acte de rébellion le plus complet, la révélation contre la nécrose de mon être. J’aimerai et je serai aimée dans une gratitude rafraîchissante, comme un bon verre de limonade au bord d’un lac en plein mois d’août, rayons dorés et ruissellements me réconfortant. J’espère relire ce texte dans quelques semaines, mois, années, et sentir au fond de ma cage thoracique, entre deux battements, un sentiment d’accomplissement.


Il est maintenant 1:39, je dis au revoir à mes ami.e.s et aux autres visages souriants dont j’ai eu le privilège de faire la rencontre entre deux verres de champagne. Il n’y a plus d’étrangers. J’ai encore 20 ans, pour un bref moment, et j’ai confiance que tout finira par bien aller.


Je vous laisse donc sur ce conseil bienveillant, qui devrait à mon avis vous habiter tout au long de 2024, chèr.e.s lecteur.rice.s : prenez le temps d’aimer, de vous laisser aimer, et de savourer cette gratitude incomparable qui vous habitera assurément. Elle est sucrée, comme les figues et le miel d’été. Si vous sentez le besoin d’exprimer votre gratitude, ou même juste de venir me glisser un petit mot sur vos maux, vous savez où me trouver.


Avec Amour, gratitude, et optimisme (un peu) naïf,

Mennoya Nicounen

Instagram: @mennoya_nicounen

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