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Guide électoral 2021

Auteur·e·s

Jérôme Coderre

Publié le :

20 septembre 2021

En ce jour d’élections, voici le désormais classique guide électoral, question de bien s’y retrouver pendant cette soirée… et aussi pour épater la galerie en affirmant vers 23h que, selon vous, les libéraux devraient conserver la circonscription de West Vancouver–Sunshine Coast–Sea to Sky Country.

En cas de gouvernement minoritaire, les chefs pourraient rester en poste quelque temps pour tenter de former une alliance dans le but de les placer (ou maintenir) au pouvoir.

Quelques chiffres


Il y a 2 ans, les libéraux avaient formé un gouvernement minoritaire en remportant 157 sièges.


Les conservateurs étaient arrivés deuxièmes avec 121, malgré un pourcentage des voix plus élevé que les libéraux (34, 34 % contre 33,12 %).


Le reste de la députation était composé du Bloc à 32 sièges, du NPD à 24 et du Parti vert à 3.


Le chiffre magique? 170. C’est le nombre requis pour former une majorité. C’est donc dire que Justin Trudeau doit remporter 13 sièges de plus qu’aux dernières élections pour gagner son pari, c’est-à-dire former un gouvernement majoritaire.


Les circonscriptions des chefs de parti


Tous les chefs des principaux partis devraient l’emporter dans leur circonscription sans problème, à l’exception d’Annamie Paul, pour qui ce sera beaucoup plus difficile.


Justin Trudeau remportera sa circonscription électorale montréalaise de Papineau.


Erin O’Toole fera de même dans Durham, circonscription au nord-est de Toronto.


Jagmeet Singh devrait l’emporter dans Burnaby-Sud, en Colombie-Britannique.


Ce sera aussi une victoire facile pour Yves-François Blanchet dans Beloeil-Chambly.


Chez les verts cependant, Annamie Paul tente sa chance dans Toronto-Centre, un château fort libéral. Située en plein cœur du centre-ville de Toronto, cette circonscription vote rouge depuis 1993. Paul y a joué le tout pour le tout en passant la majorité de son temps là-bas pendant la campagne, mais ce sera probablement insuffisant pour ravir ce siège.


Les circonscriptions à surveiller


St-John’s East : Le populaire Jack Harris du NPD ne se présente pas pour ces élections. Les libéraux avaient gagné les 32 sièges des maritimes en 2015, mais seulement 26 en 2019. Voilà une circonscription qu’ils veulent aller voler au NPD pour redevenir majoritaires.


Cumberland-Colchester : Circonscription très serrée de la Nouvelle-Écosse remportée par les libéraux en 2019, mais où les conservateurs mènent par peu actuellement. Le retrait de Dan Osborne, candidat du NPD ayant tenu des propos antisémites, pourrait ouvrir la voie aux libéraux, qui doivent conserver ce siège des maritimes.


West-Nova : Cette circonscription a l’habitude de passer du rouge au bleu d’une élection à l’autre. Les libéraux souhaitent ravir cette circonscription atlantique, dont le vote sortira tôt, pour espérer voguer vers une majorité.


Beauport-Limoilou : Véritable course à trois entre libéraux, conservateurs et bloquistes dans cette circonscription aux allégeances changeantes. Beauport, plus à droite, pourrait faire élire conservateurs ou bloquistes. Limoilou, plus progressiste, pourrait offrir au Parti libéral un précieux siège de la région de Québec.


Beauport-Côte-de-Beaupré-Île d’Orléans-Charlevoix : C’est le genre de circonscription que les conservateurs doivent ravir au Bloc pour espérer former le prochain gouvernement. Lutte serrée entre les deux à prévoir.


Chicoutimi-Le Fjord : Le populaire Richard Martel, député conservateur sortant, pensait gagner aisément cette circonscription en début de campagne. La récente remontée du Bloc pourrait compliquer les choses. Les conservateurs se doivent de conserver ce siège.


Les circonscriptions de la Rive-Sud de Montréal (le « 450 ») 


(Longueuil–Saint-Hubert, Montarville et La Prairie) : Les courses entre libéraux et bloquistes ne sont pas si nombreuses, mais en voici 3 qui le seront. Des victoires libérales dans ces circonscriptions pourraient amener certains libéraux à rêver d’une majorité. Ces circonscriptions étant caquistes au provincial, François Legault jettera sûrement un coup d’œil à ces résultats. Les libéraux conserveront leur château fort de Brossard-Saint-Lambert, enclavé entre les trois.


Rosemont-La-Petite-Patrie : Partisans du NPD, surveillez-là; ce sera la seule victoire orange au Québec ce soir. Comme en 2019, Alexandre Boulerice sera encore le seul survivant du NPD, 10 ans après les 59 sièges de la vague orange…


Québec : Située au centre-ville de Québec, cette circonscription est plus à gauche que celles autour. Le ministre Jean-Yves Duclos l’avait emportée par peu pour les libéraux en 2019. Le bloc tente de la ravir. Justin Trudeau s’ennuiera de Duclos advenant une défaite de ce dernier.


Shefford : Cette circonscription en a vu de toutes les couleurs depuis les années 1960 (tous les partis l’ont représentée). Cette année, match revanche entre libéraux et bloquistes (vainqueurs de peu en 2019) dans cette circonscription de l’Estrie qui abrite le magnifique lac Stukely.


Trois-Rivières : Égalité statistique entre rouge, bleu pâle et bleu foncé. Le candidat conservateur, Yves Lévesque, ancien maire de la ville, se représente à nouveau cette année. Il doit offrir cette circonscription à son chef s’il veut goûter au pouvoir.


Thunder Bay-Rainy River : Course à trois entre le Parti libéral, le Parti Conservateur et le Nouveau Parti démocratique. Les libéraux souhaitent conserver ce siège pour se maintenir au pouvoir.


Peterborough-Kawarta : C’est la circonscription baromètre au Canada. Depuis 1984, elle vote pour le parti gagnant à chaque élection. Cette année, égalité statistique entre libéraux et conservateurs, dans cette circonscription actuellement détenue par la ministre libérale Maryam Monsef.


Les circonscriptions de la banlieue de Toronto (le « 905 ») (King-Vaughan, Richmond Hill et Whitby) : On dit que ce sont les circonscriptions qui décident habituellement de la couleur du gouvernement. Les trois étaient libérales en 2019, les conservateurs voudront les remporter pour se porter au pouvoir.


Kildonan St-Paul : Lutte à trois entre NPD, Libéral et Conservateur. Ce dernier devrait retenir le siège, mais les libéraux pourraient y faire un gain important en vue d’une majorité souhaitée.


Desnethé–Missinippi–Churchill River : Cette circonscription saskatchewanaise est actuellement détenue par les conservateurs. Le NPD les talonne dans l’espoir de refaire des percées dans les Prairies, là où le parti est né.


Les trois circonscriptions d’Edmonton (Edmonton Centre, Edmonton Griesbach et Edmonton Mill Woods) : Voilà trois circonscriptions bleues qui sont dans la mire des libéraux. Pratiquement écarté des Prairies et de l’Alberta en 2019, le parti de Justin Trudeau souhaite déposer quelques taches rouges dans cette mer bleue.


Coquitlam–Port Coquitlam : Cette circonscription est au cœur du « mystère britanno-colombien ». En effet, il s’avère toujours très difficile de prédire les résultats dans cette province où libéraux, conservateurs et néodémocrates sont souvent dans la course. Sans oublier le Parti vert, qui vient parfois jouer les trouble-fêtes. Dans cette circonscription de la banlieue de Vancouver, le Parti libéral tentera de maintenir ses acquis dans ce « pont de circonscriptions » entre la ville et la forêt.


Nanaimo-Ladysmith : Les verts tentent de conserver ce précieux siège, actuellement détenu par Paul Manly. Conservateurs et néodémocrates soufflent beaucoup dans le cou, au point d’en faire une course à trois, avec égalité statistique dans les sondages.


South Okanagan–West Kootenay : Voilà une circonscription orange qu’Erin O’Toole rêve de voir virer au bleu ce soir. Avec une course serrée, cette circonscription pourrait devenir cruciale en fin de soirée.


Vancouver Granville : C’est l’ancienne circonscription de l’ex-ministre libérale de la Justice, devenue indépendante, Judy Wilson-Raybould. Logiquement, cette circonscription devrait revenir au rouge, mais les conservateurs et les néodémocrates n’ont pas dit leur dernier mot. Course à trois en vue.


Les clés victorieuses


Parti libéral : Pour espérer former un gouvernement majoritaire, les libéraux doivent gagner les circonscriptions serrées des Maritimes, du Québec et des centres urbains de l’Alberta et des Prairies, tout en maintenant leurs acquis en Ontario et en Colombie-Britannique. Les luttes avec les conservateurs dans les Maritimes et avec le Bloc au Québec – des résultats qui sortent plus tôt dans la soirée – seront un bon indicateur des tendances qui se dessinent.


Parti conservateur : Pour gagner, les conservateurs doivent faire des gains importants en Ontario, principalement dans les banlieues de Toronto. Quelques gains en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse seraient aussi fort utiles. Tout cela en conservant leurs acquis dans l’Ouest et au Québec.


Et après les élections?


À moins d’un revirement important, les postes d’Yves-François Blanchet et de Jagmeet Singh ne sont pas en jeu, à court terme du moins (on ne doit jamais sous-estimer la capacité des néodémocrates à mettre leur chef dehors prématurément; parlez-en à Thomas Mulcair).


À moins d’une surprise, Annamie Paul quittera son poste au terme de ces élections. Elle doit remporter sa circonscription de Toronto-Centre pour demeurer cheffe de sa formation, ce qui est loin d’être assuré.


En cas de victoire majoritaire par l’un ou l’autre des partis, le chef perdant entre Justin Trudeau et Erin O’Toole quittera son poste. Justin Trudeau n’a aucune envie de devenir chef de l’opposition, et O’Toole se fera probablement montrer la porte de sortie par ses militants en cas de défaite.


En cas de gouvernement minoritaire, les chefs pourraient rester en poste quelque temps pour tenter de former une alliance dans le but de les placer (ou maintenir) au pouvoir. Les libéraux solliciteront l’appui des néodémocrates pour les appuyer en chambre, alors que les conservateurs tenteront d’obtenir l’appui des bloquistes, du moins à la pièce. Il faudra donc surveiller les résultats de ces deux tiers-partis pour voir qui formera le prochain gouvernement.


Bonnes élections !

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