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Entomo-Miam : à la découverte de la gastronomie entomophile

Auteur·e·s

Beatrice Palii

Publié le :

10 novembre 2022

Ce mercredi 2 novembre, j’ai eu la chance d’assister à l’événement d’ouverture d’Entomo-Miam, un kiosque de découvertes culinaires à base d’insectes, fruit d’une collaboration entre le chef de renommée Daniel Vézina et l’Insectarium de Montréal. Petite mise en contexte : comme la plupart d’entre vous, je n’ai jamais (volontairement) consommé de petites bestioles à six pattes. C’est ma curiosité et mon désir d’élargir mes horizons qui m’ont poussée à tenter cette expérience unique en son genre qui, je l’espère, vous mènera à faire de même.

La boîte de découvertes culinaires Entomo-Miam sera mise en vente au début du mois de décembre à l’Insectarium, à la boutique du Jardin botanique et à celle du Biodôme au coût de 49 $ l'unité.

Accueillie chaleureusement dans la magnifique aire de restauration Le Central, j’ai d’abord reçu deux coupons: un pour un breuvage et un autre pour une surprise à emporter chez soi à la fin de l’événement. J’ai choisi un thé rouge Rooibos, une nouveauté pour moi. Alors que les journalistes et autres invité⋅e⋅s faisaient leur entrée, une jeune femme m’a servi la première des six créations culinaires que j’allais goûter : des biscuits sablés aux pacanes, aux champignons « candy cap » et à la farine de grillons. Je dois avouer avoir été agréablement surprise par leur goût. Je ne me serais jamais doutée que je digérais des grillons en poudre, le goût des pacanes étant dominant.


Les invités·e⋅s se sont ensuite dirigé⋅e⋅s vers le kiosque joliment décoré au centre duquel nous attendaient les principaux acteurs de ce projet afin de nous en relater la genèse et la raison d’existence: Daniel Vézina, chef cuisinier dont l’innovation a donné vie aux bouchées inédites, et Maxim Larrivée, directeur de l’Insectarium de Montréal, qui a eu la merveilleuse idée de ce kiosque. J’y ai appris que M. Larrivée, détenteur d’un doctorat en entomologie, s’est inspiré de son désir de célébrer les insectes et d’informer la population québécoise de leur importance pour le mieux-être des êtres humains et de l’environnement. En effet, il a affirmé que la surpopulation de notre planète pourrait mener à une insuffisance de protéines animales pour combler les besoins nutritionnels de tous⋅tes, et que les protéines d’insectes seraient le candidat idéal pour venir à la rescousse. Après tout, comme l’a précisé Daniel Vézina, deux cuillères à soupe de farine de ténébrions fournissent 12 grammes de protéine (pour votre référence, a-t-il précisé, un steak de 100 grammes en fournit 22). Il a ajouté que la poudre de ténébrions est également riche en vitamine B12, en plus de contenir des oméga-3, 6 et 9, de même que les neuf acides aminés essentiels au bon fonctionnement de notre corps. Par ailleurs, j’ai trouvé intéressant le fait que Daniel Vézina ait avoué avoir été sceptique lorsque l’idée du projet lui a été présentée, mais qu’il l’a vu comme une opportunité d’innover dans son domaine et s’est (heureusement) laissé convaincre d’apprivoiser les insectes tout en laissant ses préjugés à la porte.


Par après, les autres produits à base de « bibittes » nous ont été présentés. Force est de constater que Daniel Vézina a voulu mettre de l’avant non seulement les insectes, mais également les produits du terroir québécois à travers ce projet. Nous avons ainsi eu droit à des amandes rôties au sel de sauterelles parfumé à la lime, accompagnées d’une sauterelle entière (également rôtie). J’ai englouti les amandes dont la saveur est, selon moi, rehaussée grâce au sel à la lime. Quant à la sauterelle, je dois avouer avoir eu un blocage psychologique en voyant l’insecte dans sa forme entière plutôt qu’intégré à une recette sous forme de poudre. J’ai tout de même pris mon courage à deux mains et j’ai croqué dedans. À ma surprise, son goût rappelait celui d’une croustille non salée, parfaitement tolérable! Par la suite, on nous a servi des croustilles aux algues de la Gaspésie et ténébrions, tartinées d’une tapenade de tomates séchées aux ténébrions et bacon de mer. Je n’ai pas été particulièrement impressionnée par celles-ci, car elles goûtaient surtout les algues. En revanche, j’ai beaucoup aimé les pockys au propolis d’abeille à tremper dans le miel d’Anicet et les fleurs sauvages aux ténébrions, qui ont su satisfaire ma dent sucrée.


La présentation s’est poursuivie avec une démonstration culinaire de Daniel Vézina de sa recette de truffes énergétiques, composées d’un mélange de bleuets séchés, de graines de citrouille, de chia, de chanvre, de lin, de farine de ténébrions, de purée de dattes, d’avoine, de baies de goji et de miel, par la suite enrobées de chocolat et roulées dans une chapelure de riz sauvage soufflé et ténébrions (cette fois-ci non pas en poudre, mais bien en entier!). Pour la première fois, j’ai grimacé à l’idée d’en tester le goût, étant donné que les ténébrions, entiers, étaient bien visibles et n’avaient pas l’aspect le plus appétissant qui soit. C’est en voyant certains de mes pairs s’en donner à cœur joie autour de moi que j’ai foncé. Ça n’a définitivement pas été ma bouchée préférée : j’ai trouvé la pâte trop dense et le goût plutôt fade. J’ai tout de même eu la chance de finir en beauté avec un autre coup de cœur : les bonbons berlingots au sirop de fourmi et sapin baumier, à laisser fondre sous sa langue pour un éclat de saveurs rafraîchissantes à l’arôme de forêt boréale.


Ce très bel événement s’est clôturé par la présentation de l’aboutissement du projet : une boîte gourmande remplie de tous ces produits à base d’insectes, conçue pour 4 personnes, qui sera en vente sous peu. Enfin, nous avons reçu nos « surprises » : une tapenade de tomates séchées aux ténébrions et bacon de mer à emporter. Reste à savoir si les invité·e⋅s présent·e·s s’en feront des toasts au petit-déjeuner, ou la refileront en cadeau de Noël…


La boîte de découvertes culinaires Entomo-Miam sera mise en vente au début du mois de décembre à l’Insectarium, à la boutique du Jardin botanique et à celle du Biodôme au coût de 49 $ l'unité.


Mise en garde : Les produits à base d’insectes pourraient ne pas convenir aux personnes qui présentent une intolérance ou une allergie aux crustacés. Les produits ne présentent aucun danger pour les personnes non allergiques.

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